Shoulder Surfing : risques, conséquences et solutions pour se protéger
À l’heure où nos vies deviennent de plus en plus numériques, la sécurité de nos informations personnelles n’a jamais été aussi cruciale. Que ce soit pour consulter nos comptes bancaires, effectuer des paiements mobiles ou simplement nous connecter à nos réseaux sociaux, nous partageons chaque jour des données sensibles à travers nos écrans. Mais il existe une menace discrète, presque invisible, qui ne nécessite ni virus ni piratage sophistiqué : le shoulder surfing. Cette pratique, souvent sous-estimée, repose sur la simple observation visuelle pour dérober des informations confidentielles.
Dans cet article, nous allons découvrir ce qu’est réellement le shoulder surfing, comment cette attaque fonctionne, à quel moment vous êtes le plus vulnérable, quelles en sont les conséquences et surtout, comment s’en protéger efficacement.
Qu’est-ce que le shoulder surfing ?
Le shoulder surfing est une technique d'ingénierie sociale qui consiste à espionner les informations sensibles d'une personne. L'expression anglaise « shoulder surfing » se traduit littéralement par « surfer par-dessus l'épaule », illustrant la méthode utilisée par les fraudeurs pour capturer visuellement des données confidentielles. telles que des mots de passe, des codes PIN ou d'autres données confidentielles, en regardant par-dessus son épaule pendant qu'elle les saisit.Cette pratique est plus courante qu'on ne l'imagine, et peut survenir sans intention malveillante dans diverses situations quotidiennes :
Retrait aux distributeurs automatiques de billets
Saisie de codes confidentiels sur mobile
Utilisation d'ordinateurs en espaces publics
Transactions sur terminaux de paiement
Comment les attaques de shoulder surfing fonctionnent-elles ?
Les attaques par shoulder surfing peuvent prendre plusieurs formes, allant de la simple observation visuelle à des méthodes technologiquement avancées faisant appel à la technologie, comme indiqué ci-dessous :
Observation directe : La forme la plus courante consiste à observer la victime à proximité, par exemple dans une file d’attente à un guichet automatique ou lorsqu’elle utilise son téléphone dans les transports publics. Le fraudeur mémorise alors le code PIN, le mot de passe ou le numéro de carte bancaire saisi.
Utilisation de dispositifs optiques : Certains cybercriminels se montrent plus ingénieux et utilisent des caméras miniatures dissimulées dans des objets du quotidien (montres, stylos, lunettes) pour enregistrer les gestes de la victime à distance.
Caméras de surveillance ciblées : D’autres attaquants installent des caméras de surveillance orientées vers les claviers d’ordinateurs ou les terminaux de paiement pour capter les saisies.
Attaques à distance : Certaines attaques impliquent le filmage discret d’un utilisateur en train de taper son code à plusieurs mètres grâce à un téléobjectif.
Discrétion comme clé : Dans tous les cas, la réussite du shoulder surfing repose sur la discrétion. L’attaquant ne laisse aucune trace numérique, ce qui rend la détection très difficile.
Quelles sont les conséquences du shoulder surfing ?
Les conséquences d’une attaque de shoulder surfing peuvent être graves et variées :
Fraude financière : Si un fraudeur parvient à obtenir votre code PIN ou vos identifiants bancaires, il peut vider votre compte ou effectuer des transactions frauduleuses en quelques minutes.
Compromission professionnelle : La divulgation de vos identifiants professionnels, cela peut entraîner l'accès de données sensibles de l’entreprise, des pertes financières ou une atteinte à la réputation de l’organisation.
Vol d’identité : Sur le plan personnel, le shoulder surfing peut permettre à des criminels d’utiliser vos informations pour ouvrir des comptes, contracter des crédits frauduleux ou effectuer des achats sans votre consentement.
Absence d’alerte : Contrairement aux cyberattaques classiques, le shoulder surfing ne génère aucune notification. La victime ne découvre l'attaque que lorsque les préjudices sont déjà constatés..
Atteinte à la vie privée : Cette forme d’espionnage permet de lire vos messages, voir vos photos ou consulter vos échanges confidentiels, qui peuvent être exploités à des fins de manipulation, de chantage ou de harcèlement.
Comment se protéger du shoulder surfing ?
Adoptez une posture de vigilance : Avant de saisir des informations sensibles, regardez autour de vous. Si vous êtes dans un lieu public, essayez de vous positionner de manière à ce que personne ne puisse visualiser votre écran ou votre clavier.
Utilisez un filtre de confidentialité : Ces accessoires de protection, disponibles pour ordinateurs portables et smartphones, réduisent considérablement l’angle de vision de l’écran. Seule l'utilisateur situé en face de l’écran peut en voir le contenu clairement , rendant l’espionnage visuel presque impossible.
Cachez votre clavier lors de la saisie d’un code PIN : Cette mesure simple mais efficace consiste à placer une main au-dessus de l'autre pendant la saisie de codes confidentiels. Cette technique empêche l'observation des mouvements des doigts, même à distance.
Activez l’authentification multifacteur (MFA) : Cette couche de sécurité supplémentaire protège vos comptes même en cas de compromission du mot de passe.Sans le second facteur d'authentification (SMS, email, application dédiée), l’accès reste impossible.
Évitez de traiter des informations sensibles dans les lieux publics : Si possible, attendez d’être dans un environnement plus privé pour effectuer vos opérations bancaires ou professionnelles.
Utilisez un gestionnaire de mots de passe : Plutôt que de taper vos identifiants en public, laissez un outil sécurisé les remplir automatiquement. Moins vous tapez, moins vous vous exposez au risque.
Ces pratiques simples peuvent faire la différence entre une navigation sécurisée et une compromission de vos données.
Conclusion
Le shoulder surfing est une menace aussi ancienne que l’utilisation des mots de passe, mais qui reste parfaitement d’actualité dans notre société ultra-connecté. Cette attaque relève moins de la technique que de la psychologie : elle exploite notre inattention naturelle et notre confiance dans les environnements quotidiens. En adoptant de bonnes pratiques simples mais efficaces comme surveiller son environnement, utiliser des filtres de confidentialité, privilégier la double authentification ,chacun peut réduire considérablement le risque de devenir victime de cette forme d’espionnage visuel.